vendredi 9 janvier 2009

Le ventre


Rond, dodu, pulpeux, rembourré, souple, doux, moelleux à l’image d’une belle brioche dorée qui donne envie de croquer à pleines dents, de mordre, de dévorer. Il sourit à la vie et invite une langue espiègle à se délecter sur ses courbes, à savourer le moindre petit vallon, à lécher cette peau douce recouverte d’un léger duvet. Désir impatient de découvrir ses délicieuses imperfections, telles ces cicatrices qui se chevauchent, l’une brune l’autre rosée plus récente, synonymes de la vie. Soif d’explorer chaque centimètre de ses rondeurs à la recherche d’un autre grain de beauté que celui placé là, sur le côté gauche… ou droit. Puis saliver quand les papilles convoitent le centre, le fondant, ce petit creux alléchant aux saveurs exquises, avant de longer la ligne ambrée qui mène délicatement au fruit interdit.
Ce dodu-là se montre appétissant et sensuel quand il danse à l’oriental, se veut charmant et coquet lorsqu’il se dévoile légèrement l’été. Il serait sublime sous le pinceau d’un Fragonard ou d’un Zorn. Parce qu’il est voluptueusement féminin, parce qu’il est chaud et sans contrainte, il donne envie de s’y blottir, de s’y poser, de s’y reposer, de s’y abandonner en toute confiance.
(un blason)

1 commentaire:

  1. Mon préféré. Peut-être pour les souvenirs, mais plus certainement parce que je m'y sens bien dans ce texte!
    Merci hein poulette!

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